Un tourbillon et des galères
Astrophoto / Ciel Profond / Session
31 janvier 2024
Astrophoto / Ciel Profond / Session
31 janvier 2024
La galaxie M51, également connue sous le nom de la galaxie du Tourbillon, est située à environ 23 millions d’années-lumière de la Terre, dans la constellation des Chiens de Chasse.
Elle est reconnaissable à sa forme en spirale bien définie et son interaction avec la petite galaxie NGC 5195 qui provoque des déformations et des perturbations dans sa structure.
Comme de nombreuses grandes galaxies spirales, M51 abrite probablement un trou noir supermassif en son centre, dont la masse est estimée à des millions de fois celle du Soleil.
Des problèmes et des questions !
J’ai utilisé pour la première fois mon 130/650 Dps et j’ai rencontré pas mal de soucis tout au long de la session. Je n’ai pas trouvé de réponses à toutes mes questions, mais j’avance et j’apprends !
Ajout du 6 février 2023 : J’ai réalisé différents réglages qui devraient me permettre de régler une partie des problèmes cités ci-dessous, à lire ici.
J’ai du mal à équilibrer correctement le tube. Je pense avoir suffisamment de contrepoids mais la physionomie du Newton rend la chose compliquée : Le porte oculaire et la caméra représentent beaucoup de poids et sont déportés sur le côté. Il faut que je fasse des tests de jour et que je me renseigne sur le sujet. De plus il me semble que l’AZ-GTI arrive un peu au bout de ses capacités en termes de charge, mais à confirmer avec un équilibrage correct.
J’ai eu beaucoup de mal lors de la mise en station. Mon “observatoire” me complique la tâche : je suis sur un balcon sans visibilité sur la polaire et la barrière m’oblige à placer le télescope relativement haut. Je suis donc forcé de faire quelques contorsions pour mettre un œil dedans. C’est beaucoup plus simple avec le Mak127 qui a un porte oculaire à l’arrière.
Pas simple de faire une mise en station “visuelle rapide” comme je le fais habituellement avec l’outil d’alignement polaire de Synscan. J’ai tenté de tout faire directement à la caméra mais j’ai eu beaucoup de mal à tomber sur mes cibles à cause du champ réduit. Il faut que je me penche sérieusement sur le plugin Three Point Polar Alignment de Nina qui m’a toujours donné de bons résultats mais en bataillant un peu et avec lequel je ne suis pas encore très à l’aise.
Ma collimation n’était vraiment pas parfaite et il faudra sûrement que je passe au laser pour pouvoir régler ça rapidement de nuit avant les sessions. Mon tube va souvent bouger et la collimation avec, c’est une habitude que je n’ai pas prise avec le Mak127, celui-ci ne nécessitant pas de collimation régulière mais il faudra que je m’y mette ! Concernant la mise au point, je n’ai pas pu obtenir le focus avec mon train optique complètement enfoncé dans le porte oculaire. Je ne sais pas d’où vient le problème mais j’ai pu améliorer les choses en sortant légèrement l’ensemble de 5 ou 6mm.
J’ai choisi de shooter en mode ” lucky imaging “. J’ai pu lire qu’il est recommandé de monter le gain au max pour obtenir un meilleur rapport signal/bruit mais j’obtiens alors des images complètement dégradées. Je n’ai pas de réponse à ce problème, il faut que je me plonge sur les forums et les groupes Facebook. Le réglage de l’offset est toujours un peu obscur pour moi. J’ai réalisé des tests en amont sur Sharpcap Pro mais je ne suis pas certain de mes conclusions !
J’ai de grosses déformations des étoiles. Cela peut avoir plusieurs causes mais le fait que celui-ci soit vraiment plus prononcé dans un seul des coins du cliché me pousse à croire qu’il ne s’agit pas d’un problème de suivi ni de Coma mais seulement de position du correcteur. J’imagine qu’en le tirant de quelques millimètres pour obtenir le focus, celui-ci s’est retrouvé plus enfoncé d’un côté dans le porte oculaire, d’où une déformation asymétrique.
En détail juste après
Lucky Imaging et problèmes associés
La technique du Lucky imaging correspond bien à mon matériel et ma pratique, en revanche elle apporte quelques défis. J’ai réalisé 1h de prises de 5 secondes, ce qui fait monter le nombre de brutes à 720. Cela représente énormément d’espace disque ( Brutes + DOF = Environ 65go ) et il ne faut pas oublier que Siril va dupliquer ces fichiers lors du traitement. Il faut donc prévoir un disque dur rapide et conséquent. De plus, des pauses courtes signifient peu d’étoiles, ce qui rend les scripts automatiques de Siril inutiles. Ceux-ci ne parviendront pas à réaliser un alignement et il faudra réaliser le traitement en manuel. En terme de temps de traitement, on parle de plusieurs heures. On ne va pas se mentir, c’est interminable même sur une machine récente et rapide.
Empilement sur Siril
Impossible d’empiler en lançant simplement le script OSC Preprocessing en raison d’échecs lors de la détection des étoiles. J’ai donc suivi pas à pas le tuto très clair et complet d’Elsasstronomy sur l’empilement manuel sous Siril. Pour garantir une bonne détection des étoiles et donc un bon alignement, il faut passer par l’outil PSF Dynamique de Siril. Je suis passé de moins de 10 étoiles détectées à plus de 25 et même avec des étoiles très déformées, cela fonctionne très bien.
Réduction de gradient et étirement
Avant toute modification, j’ai passé le résultat de l’empilement sur GraXPert que je trouve bien meilleur que Siril pour traiter les gradients, puis je suis repassé sous Siril pour étirer mon histogramme.
Je passe habituellement par une transformation Asinh puis par l’outil de transformation d’histogramme mais j’obtiens de bien meilleurs résultats en sautant l’étape de la transformation Asinh. Je n’ai aucune idée de pourquoi mais ça fonctionne…
Traitement des étoiles
J’ai réalisé une version Starless avec Starnet sur Siril puis face aux déformations catastrophiques des étoiles en bord de champ, je suis passé par une resynthèse intégrale des étoiles. C’est un peu de la triche mais ça permet de sauver une photo 😉
Photoshop
J’ai recomposé mon image avec la starless et le masque d’étoile puis j’ai appliqué pas mal de traitements sur la starless pour essayer d’en tirer le maximum. En résumé : Retouche colorimétrique sur Camera Raw, amélioration du bruit avec Topaz Denoise et Renforcement avec Topaz Sharpen.
Cette session fait partie des soirées un peu désespérantes où rien n’est simple et j’ai passé la majeure partie de mon temps à gérer des problèmes. Néanmoins j’obtiens une jolie première photo avec ce setup et il faut prendre un peu de recul et mettre les choses en perspective : Nouveau setup, en ville, sur un balcon à l’est, avec une caméra orientée planétaire. Finalement je ne m’en sors pas si mal et mon expérience avec le Mak127 m’a appris qu’on ne peut que s’améliorer et que les problèmes s’évacuent petit à petit avec la pratique !